Historique
Changé, 1889 - 1910
Tout a commencé en 1889, à Changé. Christian d’Elva (1850-1925), aristocrate fortuné dont la famille était originaire du Piémont, fonde la Société. La première réunion hippique se déroule le dimanche 30 juin 1889 et obtient un succès sans réserve. Les tribunes sont combles, la presse salue aussitôt ce « grand triomphe ». Le comte d’Elva, qui fut maire de Changé, député et sénateur, assume la Présidence de la Société jusqu’en 1914.
Beau Soleil, 1910 - 1921
Dès 1910, soucieuse d’améliorer son confort, la Société des Courses s’installe au lieu-dit Beau Soleil, route d’Entrammes. Mais l’entrée en guerre casse le premier élan. Les courses sont suspendues à Laval comme partout ailleurs et les chevaux sont réquisitionnés par l’armée. Néanmoins, la Société survit sous la houlette du Prince Charles Louis de la Tour d’Auvergne, dont la famille est installée au château de la Valette à Villiers-Charlemagne. Charles Louis, décrit comme un célibataire croquant la vie et dévoué corps et âme à sa passion pour le cheval et la chasse, dirige la Société jusqu‘en 1921. Dès 1920, les réunions prennent une belle ampleur ; les trois disciplines, trot, plat, obstacle, sont représentées.
Bellevue, 1921 - 1985
Mais, à l’époque où les transports ne sont pas encore ce qu’ils sont, le champ de courses est jugé trop éloigné du centre ville et de ses commerces. La Société se met donc à la recherche d’un nouveau terrain. Beau Soleil présente d’ailleurs l’inconvénient d’appartenir à plusieurs propriétaires et se trouve dépourvu des installations qui permettraient de faire évoluer l’hippodrome. La municipalité fait alors l’acquisition du terrain de Bellevue, route de Mayenne. Cette fois, la Société des Courses s’installe pour soixante ans ! Quant à Beau Soleil, il faut croire que son destin était de rester acquis aux envolées de la course, puisque les lieux sont aujourd’hui occupés par l’aérodrome. Pégase, cheval ailé de la mythologie veille…
1921 coïncide avec l’arrivée à la présidence de Jean de la Vaissière de Lavergne qui a œuvré pour le transfert de l’hippodrome à Bellevue. Originaire du Cantal et ayant créé une importante manufacture de vêtements à Laval, l’homme voue une véritable passion à l’élevage et possède le haras de la Vieille Lande à Montigné le Brillant. Président de la Société des Courses de Laval pendant 30 ans et par ailleurs Président de la Société des Courses de Meslay du Maine, Jean de la Vaissière de Lavergne contribue au rayonnement du trot mayennais sur les scènes nationale et internationale.
A sa disparition, lui succède Michel Lepecq, Président de 1952 à 1963. Celui-ci affiche un intérêt marqué pour le monde du galop, discipline qu’il défend avec passion au sein de la Société. Michel Lepecq décède en 1963 et est remplacé par le fils de son prédécesseur, André de la Vaissière de Lavergne. Ce sportif distingué devient tout d’abord Commissaire, puis Vice-Président de la Société des Courses de Laval avant d’occuper la présidence jusqu’en 1977, date de son décès. Après la disparition progressive des courses de plat et d’obstacles, en ardant promoteur du trot, il créé en 1962 la première piste en dur, doté d’un éclairage pour les nocturnes (éclairage qui avait d’ailleurs déjà été étudié par son père Jean).
Notaire d’origine normande, Maître Ernest Jouanne s’installe à Laval en 1963 et prend les rênes de l’étude qui s’occupe précisément de la gestion financière de la Société depuis sa création. Au décès d’André de la Vaissière en 1977, le comité désigne Maître Jouanne à la présidence, lui reconnaissant charisme, connaissance du droit et passion hippique : qualités qui sont indispensables pour faire front à un nouvel enjeu de taille ! L’hippodrome s’avère en effet trop petit, pauvre en équipement et quelque peu vétuste : il convient de créer un nouvel établissement…
Mais voilà ! Un domaine ayant la surface et les qualités attendues ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval !
Bellevue-la-Forêt, 1985 à aujourd'hui
Les recherches s'éternisent sans porter leur fruit, lorsqu'en 1982, Alphonse Gouabau, agriculteur proche de la retraite vante son terrain : 40 hectares situés en bordure du Bois de l'Huisserie ! L'affaire est réglée en trois mois par Maître Jouanne et la Société des Courses s'en porte acquéreur. Mais les travaux s'échelonnent sur deux années, le temps pour la Société de fabriquer un hippodrome à la hauteur de ses ambitions. L'inauguration aura lieu le 15 septembre 1985 en présence de 10 000 personnes. La réussite d'une société de courses tient, dit on, à la valeur de sa piste. Celle-ci déroule ses 1 250 mètres sur deux lignes droites de 315 mètres. Pour sa réalisation, 23 500 tonnes de terre ont été déplacées, trois scrapers ont travaillé de front durant deux mois. Au final : un velours ocre composé de 14 000 tonnes de sable de différents calibres, doté d'un tapis de géotextile empêchant l'argile de remonter. Quant aux tribunes, elles réussissent un mariage heureux entre le béton, le bois et le verre et s'échelonnent sur trois niveaux pouvant accueillir 3 000 personnes. L'ensemble de l'installation bénéficie de toute la qualité d'équipements attendue.
Modernisations, améliorations et valorisations de l'espace se poursuivent encore aujourd'hui selon les besoins, sous la présidence de Jacques Moreau. On peut dire que ce dernier est « né » avec l'hippodrome de Bellevue-la-Forêt, puisqu'il a rejoint la Société en 1985 au sein d'une commission chargée de l'inauguration. Préparé à sa succession par Ernest Jouanne, Jacques Moreau devient Président en 2000. La même année, l'hippodrome de Laval est désigné hippodrome le plus dynamique du circuit du Grand National du Trot. Il a accueilli depuis le Championnat Européen des trotteurs de 3 ans et la Finale de l'Union Européenne du Trot pour chevaux de 4 ans : grande première pour un hippodrome de province, qui aura placé Bellevue-la-Forêt dans la cour des grands lui conférant le label européen, une grande première en France.
Aujourd'hui, la Société des Courses de Laval totalise 25 réunions annuelles dont 18 réunions Premium à audience nationale et accueille plus de 50 000 visiteurs par an.
Hors réunions hippiques, ces installations permettent l'organisation d'un certain nombre d'évènements nationaux, régionaux ou départementaux qui font de Bellevue-la-Forêt un acteur médiatique et économique incontournable dans le département de la Mayenne.
Quatre sites d’implantation en un siècle montrent la détermination et la ténacité qu’il a fallu mettre en œuvre pour que l’aventure se poursuive jusqu’à nos jours. Mais c’est une aventure qui ne peut naître que du mouvement, clameraient d’une même voix les présidents qui se sont succédés à la tête de cette société.
Celle-ci est aujourd’hui classée parmi les meilleurs des quelques 260 sociétés de courses et a grandement participé, par son dynamisme, au rayonnement mondial de la Mayenne hippique.